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Sculpture : naissance d'une oeuvre - page blanche

Voilà 3 mois que je n'ai pas sculpté........ Cela me manque terriblement, mais l'hiver est une période où les commandes sont plus rares que les factures. J'ai donc fait autre chose....

Mais la sculpture n'est jamais loin, pour moi c'est une façon de respirer. Et je profite toujours de ces périodes plus calmes pour approfondir les sujets qui m'intéressent, pour faire le tri dans toutes ces images qui se bousculent, se télescopent dans ma tête.

 

J'ai toujours un carnet de croquis à portée de main. Avant d'aborder la sculpture proprement dite, je réalise tout un ensemble d'études, de croquis..... Certains ne sont qu'à peine ébauchés, à peine compréhensibles pour tout autre que moi. Ils me servent juste à fixer une idée. Si cette idée passe le cap de plusieurs jours de réflexion, elle a toutes les chances d'être conservée......... en fait beaucoup (les idées) s'évanouissent aussi vite qu'elles sont venues.

Aujourd'hui, je sais ce que je veux sculpter.

Le concept est simple : un personnage, un accessoire.

Le thème : un personnage qui trébuche.

Le sujet abordé est multiple, comme toujours dans ma création. Ici, en l'occurrence, un personnage marche et se prend le pied dans un tapis. De toute évidence le personnage perd l'équilibre et va chuter. C'est cet instant précis qui m'intéresse et que je veux représenter.

Toute la difficulté réside dans la capacité à restituer l'imprévu de l'instant, la fragilité du personnage en situation instable et l'imminence de la chute.

Je passe alors, à des croquis plus élaborés et des vues sous différents angles.

 

Ensuite, je me mets au modelage en terre afin de mettre en évidence les particularités anatomiques liées à l'attitude du personnage.

A ce stade, je suis déjà bien imprégné de mon sujet et je peux désormais aborder la sculpture en taille directe. En taille directe, on n'a pas droit à l'erreur.

 

Le personnage sera en pierre et le tapis, en plomb sans doute.

Hier, j'ai préparé mon atelier de pierre, petit nettoyage de printemps !!! Et aujourd'hui, j'ai soigneusement choisi mon bloc de pierre. 

Sur ce bloc, avant de commencer à sculpter, je ne reporte que quelques traits de base m'indiquant les proportions des volumes à dégager, tête, épaules, emplacement des pieds.

La pierre choisie est la pierre de Lens, une superbe pierre. Je vous en reparlerai dans mon prochain blog.

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Commentaires: 18
  • #1

    Gérard MASSE (mercredi, 04 avril 2018 15:09)

    J'aime bien Barnabé...mes moyens ne me permettent que d'acquérir des oeuvres moulées, en béton, je n'en ai que deux. J'espère pouvoir poursuivre ma collection...

  • #2

    Emmanuel Barrat (mercredi, 04 avril 2018 18:21)

    Bravo l'artiste!
    Tu as tous les talents,
    vivement la suite ...
    J'aurai bien envoyé quelques photos de nos Barnabé à Gérard

  • #3

    genevieve Debru (mercredi, 04 avril 2018 22:49)

    mon cher Barnabé
    on t'aime, tu nous fais rire, tu nous attendris, tu nous interroges; on attend tes aventures avec
    impatience;tu diras à ton papa qu'on est si heureux de connaître un tel artiste; tu diras à ta maman qu'on est curieux de savoir si elle va aussi créer quelque chose avec toi
    Hervé et Lili, je vous embrasse très fort

  • #4

    Jean Luc SAC (jeudi, 05 avril 2018 20:18)

    Barna'Béton Rêveur veille toujours sur la maison !

    Bonjour à vous.

  • #5

    Brigitte Granet (vendredi, 06 avril 2018 13:36)

    Quelle bonne idée, ce blog ! Notre Barnabé veille toujours sur nous et nous prenons grand soin de lui... Pouvoir suivre le cheminement de ton travail, c'est un plaisir. Hâte de vous revoir Lili et toi

  • #6

    Léonardo (samedi, 07 avril 2018 16:59)

    Les Sept sans visage (Patient, Baladeur, Pensif, Cachottier, Chuchoteur, Goûteur, Penseur, Rêveur) sont tous là, béats, bouche ouverte, yeux écarquillés. Ces bonshommes de pierre, massifs, courtauds, n’avaient jamais rien vu de pareil. Surgies de nulle part, des silhouettes d’albâtre survolent leur domaine, comme irréels. Des êtres sans arêtes à la blancheur extrême, évoluent parmi eux avec la grâce et l’élégance des dieux de l’Antique. A cet instant où Cro-Magnon observe Apollon, l’homme de pierre fine éblouit l’homme de pierre rude. De magnifiques surgeons faits de la main même du même père s’admirent. Face au spectacle d’un authentique vivre-ensemble uni-ethnique, on ne peut pas rester de marbre.
    Léonardo.

  • #7

    Eve Leleu (lundi, 09 avril 2018 19:20)

    Bravo Barnabé, encore une aventure et fait attention aux tapis.

  • #8

    Cricri (vendredi, 27 avril 2018 15:39)

    "Si on marquait sur une carte tous les itinéraires par où je suis passé et si on les reliait par un trait cela figurerait peut-être un minotaure" Pablo Picasso

  • #9

    Christian Bros (mardi, 01 mai 2018 16:59)

    Il trébuche , il trébuche, mais il a un bel avenir ce Barnabé !

  • #10

    Christophe Berthier (mardi, 01 mai 2018 20:05)

    merci pour ce blog, une excellente idée qui permet de comprendre ton cheminement (et celui de ton personnage par la même occasion !)

  • #11

    Dans la cour des Artistes (mercredi, 02 mai 2018 10:57)

    Article intéressant !
    Au plaisir de recevoir votre dossier de demande de candidature pour les oeuvres monumentales dans Wissous.
    Au delà, je m'occupe de la programmation du pavillon des arts à Châtenay-Malabry (92), des projets sont à venir :)
    Que pourriez-vous me proposer ?
    Très bonne journée
    Bien à vous
    Anne Meiffret
    Dans la cour des Artistes

  • #12

    Granet joel (vendredi, 04 mai 2018 13:40)

    Barnabé ! Toujours de bonne humeur! Parfois je lui mets une écharpe ou une casquette. Ça affirme sa personnalité. À bientôt mon cher Hervé

  • #13

    Mireille et Pierre Louis du ch'Pas d'Calais (dimanche, 06 mai 2018 19:53)

    Dialogue: Mireille: "tu t'es encore pris les pieds dans l'tapis et c'est bien toi qui as posé pour le dernier Barnabé d'Hervé!! c'est pas Lens du stade Bollaert, c'est Lens du Gard...". Pierre Louis: "la gare de Lens? l'est déjà au Louvre ed'Lens !?" Tous les deux: "Bravo Hervé. C'est pas la pierre, mais c'est bien l'Pierrot qui s'est pris les pieds dans l'tapis à Bollaert."!! "quel mouvement, quelle grâce digne de l'ange de la Visitazione qu'ils virent à Florence.." Lili et Hervé on vous embrasse, Pierre Louis et Mireille

  • #14

    Nad (lundi, 07 mai 2018 16:02)

    Ce pied dans le tapis, une belle danse!
    Mieux que Benjamin Millepied, Hervé mit le pied - Hervé Mille Pieds _Superbe !

  • #15

    Chéhrazade (jeudi, 24 mai 2018 11:44)

    J'aime beaucoup les "Barnabé" depuis les esquisses et les dessins de préparation jusqu'aux sculptures finies toujours expressives et éloquentes...
    La pierre de Lens apporte une grande délicatesse et raffinement extrême à tes oeuvres.

  • #16

    Léonardo (lundi, 11 juin 2018 18:58)

    Il a quinze ans aujourd'hui l'animal. Va avoir bientôt le poil au menton, la voix rocailleuse, la poitrine velue. Je tiens au chaud le père fondateur, premier de la dynastie et ne l'échangerai jamais contre un barbu.
    Bon Anniversaire à ce quinzagénaire.

  • #17

    Christophe DURAND (mardi, 19 juin 2018 14:09)

    Bravo Hervé
    Magnifique comme toujours !

  • #18

    Léonardo (dimanche, 24 juin 2018 11:22)

    Comme le poète se défait des lois de la raison, Hervé s'affranchit des lois de la physique. Normalement, le Barnabé Nouveau devrait choir, car son point G (je parle ici de son centre de gravité) se situe en plein estomac, tandis que la projection verticale dudit point G se situe en dehors du champs d'appui.
    Pourquoi donc ce Barnabé-ci ne choit-il point ? Tout simplement parce qu'il est impossible à un homme sans visage de se casser la figure. Et c'est ainsi qu'il reste en suspension. Le mouvement censé projeter la créature est saisissant, si bien que le visiteur inquiet craint sa chute prochaine et la sortie tragique, voire désopilante. C'est l'éternelle ambiguïté des œuvres d'un artiste qui, de la bonhomie à l'humour, laisse à chacun le soin de prolonger la scène. On repartira ravi d'avoir pu toucher des yeux sans pour autant le renverser, le dernier joyau de maître Louail.
    Le dernier, mais non l'ultime.